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LA VIE DE JJ THE BEAR

UN EXEMPLE POUR NOUS TOUS

LA VIE & LA MORT DE "EL CHE"

*Ernesto Guevara né le 14 juin 1928 à Rosario de Santa Fe, Argentine — mort le 9 octobre 1967 à La Higuera, Bolivie,

assassiné par la CIA,

plus connu sous le nom de Che Guevara.

Nom de naissance Ernesto Guevara
Surnom Le Che Che Guevara
Naissance 14 juin 1928 Rosario Drapeau d'Argentine Argentine
Décès 9 octobre 1967 (à 39 ans) La Higuera Drapeau de Bolivie Bolivie
Nationalité Drapeau d'Argentine Argentine
Activité principale Guerilléro Homme politique Médecin Militaire à Cuba
Autres activités Révolutionnaire Théoricien marxiste
Distinctions Déclaré citoyen de naissance de Cuba
Conjoint Hilda Gadea Acosta (1955-1959) Aleida March (1959-1967)

Signature

Signature de Ernesto « Che » Guevara

* source wikipedia

Sa vie, ses combats/ 1 ière partie: sa jeunesse

Ernesto Guevara de la Serna est né le 14 juin 1928 à Rosario, en Argentine. Ses parents font partie de la classe moyenne aisée, mais ont des vues progressistes. Le petit Ernesto souffre régulièrement de graves crises d'asthme qui le tourmenteront tout au long de sa vie. En 1937, quand son oncle débarque dans la guerre d'Espagne comme correspondant de guerre, Ernesto indique sur une carte qu'il a lui-même dessinée les évolutions militaires du conflit.

A 15 ans, Ernesto Guevara organise sa première action de protestation. Celle-ci est dirigée contre les ouvriers communaux qui empoisonnent les chiens errants : sa chienne, Negrina, a été victime de ces empoisonnements.

A 17 ans, il commence à se constituer un dictionnaire philosophique qu'il complétera et remaniera au cours de différentes périodes de sa vie. II s'agit de sept cahiers, dont les deux premiers contiennent toute une série de concepts généraux sur les tendances et courants dans l'histoire de la philosophie et des sciences sociales. Le troisième cahier contient des remarques et des commentaires à propos de la vie et de l'oeuvre de Karl Marx, de l'origine de la philosophie marxiste, ainsi que des notes sur la lecture des «classiques» marxistes et sur le socialisme et les concepts essentiels du marxisme-léninisme. Les cinquième et sixième cahiers traitent respectivement de son étude de la philosophie et des définitions quant à l'origine et à l'essence de l'humanité. Le septième cahier ne se trouve pas dans les archives.

Ernesto Guevara rencontre la jeune Berta Gilda Infante, surnommée Tita, en 1947. Elle est membre de la Jeunesse Communiste Argentine. Ils bâtissent une amitié solide et profonde. Ensemble, ils lisent des textes marxistes et discutent de l’actualité.

En 1948, Ernesto qui a 20 ans, expédie son examen d'entrée à la faculté de l’Université de Buenos Aires. En mars, il réussit ses examens en première année, en juin, ceux de deuxième année, et en décembre ceux de troisième année. Dans son dossier à l’université on peut lire que malgré son asthme il pratique activement certains sports, parmi lesquels le rugby, l'athlétisme, la natation et le football. Par ailleurs, il éprouve un vif intérêt pour les échecs, le dessin, la littérature et la photographie d'art.

Le 1er janvier 1950, Ernesto Che Guevara entreprend sa première grande randonnée. II sillonne en tous sens les provinces septentrionales de l'Argentine avec un vélo sur lequel il a monté un petit moteur.

Sa vie, ses combats/2 ieme partie: ses voyages

Premier voyage latino-américain
Itinéraire du premier voyage réalisé en 1952 avec Alberto Granado (Lignes rouges = voyage en avion).
A l’âge de 23 ans, Ernesto traverse plusieurs pays d’Amérique latine à moto, en compagnie d'un ami. Pendant ce voyage, il est confronté à la misère profonde qui touche le continent entier et aux relations d’exploitation par les USA. Il se propose de lier son sort à celui des pauvres.
En octobre 1951, il décide d'entreprendre son premier voyage à travers l'Amérique latine. En janvier 1952, en compagnie d'Alberto Granado, il se met en route avec une vieille motocyclette Norton 500 cc.
Lors de leur arrivée à Valdivia, au Chili, un journal local publie une interview sous le titre « Deux intrépides motocyclistes argentins de passage à Valdivia. » A Temuco, cela devient: « Deux experts argentins de la lèpre traversent I’Amérique latine à motocyclette. »
A Valparaíso, il écrit dans son journal: « Nous allons à la recherche des quartiers les plus pauvres de la ville. Nous bavardons avec les nombreux mendiants. Notre nez respire attentivement la misère. »
7 mars 1952. Ernesto rencontre une femme plus âgée. Elle est malade et vient d'être licenciée. II écrit : « Dans de tels cas, un médecin, conscient de son infériorité totale vis-à-vis de l’environnement, va imposer un changement. Quelque chose qui va abolir une telle injustice. (...) C'est ici que l’on apprend a comprendre la tragédie du prolétariat du monde entier. Ces yeux moribonds essaient servilement de s’excuser et souvent, il y a aussi cette demande désespérée de consolation qui se perd à la hâte. Jusque quand cet ordre des choses, basé sur un absurde sentiment de classe, continuera-t-il à exister? »
10 mars 1952. A Cuba, le général Fulgencio Batista s'empare du pouvoir grâce à un coup d'Etat particulièrement violent. Les protestations de masse sont brutalement réprimées. Le 12 mars, à Baquedano, une petite ville chilienne, Ernesto et Alberto font la connaissance d'un jeune couple de travailleurs chiliens, des communistes. « Dans son langage simple, un mineur nous a parlé de ses trois mois de prison, de sa femme affamée qui l’a suivi fidèlement, de ses enfants qui ont été recueillis par des voisins, de ses démarches infructueuses en quête de travail, de ses copains qui avaient disparu de façon mystérieuse, et dont on raconte qu'ils ont été largués en mer. Ce couple transi de froid, cet homme et cette femme blottis l'un contre l'autre dans le désert nocturne, sont une représentation vivante du prolétariat de la terre tout entière, où que l'on soit... Ils n'avaient même pas une couverture pour se couvrir. Nous leur avons donné les nôtres. Je n'ai jamais eu aussi froid que cette nuit, mais en même temps, je me sentais un peu plus rattaché à cette partie de l'espèce humaine qui m'était inconnue. » Le lendemain, il visite les mines de Chuquicamata et fait une analyse de l'exploitation des mineurs par les entreprises nordaméricaines. A propos du Chili, il écrit : « L'effort le plus important doit être consacré à se débarrasser de l'emprise particulièrement déplaisante de ‘l'ami yankee.' ll s'agit certainement d'une tâche gigantesque, en raison de la grande quantité de dollars qui ont été investis ici, et de la grande facilité avec laquelle ils peuvent exercer des pressions économiques lorsqu'ils savent que leurs intérêts sont menacés. » Le 24 mars, il arrivent à Tacna, au Pérou. Après une discussion au sujet de la pauvreté dans la région, il rappelle dans ses notes les mots mêmes de José Martí: troubles. » « Je veux lier mon sort à celui des pauvres de ce monde. » (Ndlr : On retrouvera cette phrase dans la chanson mondialement connue, Guanianamera.) Le 1er mai, ils arrivent à Lima. Le Che y rencontre le docteur Hugo Pesce, un scientifique péruvien, directeur du programme national contre la lèpre, et marxiste important. Pendant plusieurs nuits, ils discutent jusqu'au petit matin. Des années plus tard, le Che déclarera que ces conversations avaient eu une grande influence sur son changement d'attitude à l'égard de la vie et de la société. Le 2 juillet, il arrive à Bogota, et il écrit : « En ce qui concerne les droits de l'individu, ce pays en est au point le plus grave de tous les pays que nous avons visités. La police patrouille dans les rues, le fusil sur l'épaule, et demande à tout bout de champ à voir votre passeport, bien que toue une série de policiers vous l'aient déjà demandé plus tôt. ll règne ici un climat tendu, comme si on s'attendait à ce qu'à court terme il y ait des troubles. Le 17 juillet, il arrive à Caracas. II y décide de rentrer à Buenos Aires afin de terminer ses études de médecine. II voyage à bord d'un avion de marchandises qui transite par Miami, où des problèmes techniques à l'appareil l'immobilisent pendant un mois. Pour survivre, il travail comme serveur et plongeur dans un bar. Régulièrement, la police l'arrête et l'interroge. Elle veut savoir s'il est communiste, ou si son père est communiste, ou si sa mère est communiste. Le 31 août, il est de retour à Buenos Aires.

Sa vie, ses combats/3 ieme partie: second voyage à travers l’Amérique latine (1953-1954)

Quand il a vingt-cinq ans, il entreprend un deuxième voyage à travers le continent. Le virus révolutionnaire s’empare de plus en plus de lui. En 1954, il est témoin d’un coup d’Etat, soutenu par les USA, contre le président progressiste Arbenz. Ernesto est recherché et se réfugie au Mexique.
Che Guevara termine ses études au début de 1953. Le 7 juillet, il emprunte un tortillard pour se rendre à La Paz, en Bolivie, 6000 km plus loin. Le 26 juillet 1953, à Cuba, un groupe de révolutionnaires sous la direction de Fidel Castro mène une attaque contre la caserne de Moncada, quartier général de la garde du dictateur Batista. L'attaque échoue. De nombreuxjeunes perdent la vie. Fidel est jeté en prison. Le Che arrive à Panama fin octobre. II est indigné par le comportement servile des dirigeants panaméens vis-à-vis des États-Unis. Au Costa Rica, il apprend à connaître la domination de la United Fruit et l'exploitation et la misère qui en découlent. Dans une lettre à sa tante Beatriz, il écrit: « A El Paso, j'ai traversé les vastes domaines de la United Fruit. Une fois de plus, j'ai pu me convaincre à quel point ces pieuvres capitalistes sont criminelles. J'ai juré de ne m'accorder aucun répit tant que ces pieuvres capitalistes ne seront pas détruites. Au Guatemala, je veux me perfectionner afin de devenir un authentique révolutionnaire. » En passant par le Nicaragua, le Honduras et le Salvador, le Che arrive fin décembre au Guatemala, où Jacobo Arbenz dirige un processus révolutionnaire pacifique. Dans une lettre à sa mère, il écrit: « J’ai enfin atteint mon but ( ..). Je pense que je vais rester ici environ deux ans, si tout va bien. » Au Guatemala, le Che fait la connaissance d'une réfugiée révolutionnaire du Pérou, Hilda Gadea. Ils se marient et ont une fille, Hildita.
14-16 juin 1954. Le Che découvre comment les avions nord-américains survolent le Guatemala et bombardent les installations militaires et les quartiers pauvres. Le 18 juin, il assiste au putsch que les Etats-Unis ont fomenté et organisé contre le gouvernement Arbenz. Le 20 juin, dans une lettre à sa mère, le Che écrit : « Ces attaques, au même titre que les mensonges de la presse internationale, ont reéveillé les indifférents. Il règne ici un climat combatif. Je me suis présenté comme volontaire dans les services d’assistance médicale et je me suis inscrit au sein de la brigade des jeunes afin de recevoir une instruction militaire et de pouvoir aller là où le besoin s'en fait sentir. » Le 28 juillet, la radio annonce le renversement du président Arbenz et l'exil de presque tous les dirigeants politiques et de leurs familles. Cela provoque des troubles graves parmi le peuple. Le Che déclare: « Au Guatemala, il était indispensable de combattre, et presque personne ne l'a fait Il fallait offrir une résistance et presque personne ne l'a fait non plus. » La répression se déclenche. Les ambassades latino-arnéricaines se remplissent de réfugiés politiques. Le Che est désigné comme un dangereux communiste argentin et ne peut de ce fait rester au Guatemala : « J'ai pu m'enfuir au Mexique lorsque les agents du FBI étaient déjà occupes à arrêter tout le monde et à assassiner ceux qui représentaient un danger pour le gouvernement de la United Fruit. » Arrivé au Mexique

Sa vie, ses combats/4 ieme partie: la Sierra Maestra (1955-58)

Au Mexique, il rencontre Fidel Castro et décide de faire partie de son armée de rebelles. Le Che se révèle rapidement un des leaders de la guérilla. Fin décembre 1958, sa colonne porte un coup décisif à l’armée du dictateur.
Arrivé en Mexique, Che Guevara essaie de gagner sa vie comme photographe dans les jardins publics. Au début de 1955, il trouve du travail comme médecin dans « l'Hospital Central » de la ville. En juin, il rencontre Raúl Castro. Ils sympathisent et deviennent amis.
Le 8 juillet, Fidel débarque dans la capitale mexicaine. A propos de leur première rencontre, le Che déclarera : « J'ai appris à le connaître au cours d'une de ces nuits fraîches de Mexique et je me souviens que notre première discussion tournait autour de la politique internationale. Quelques heures plus tard, au cours de cette même nuit - le matin approchait - j'étais un des futurs participants à l'expédition du Granma. » Fidel Castro dira de cette rencontre: « ll connaissait beaucoup de choses sur le marxisme-léninisme, il était autodidacte, très désireux d'apprendre, et c'était un convaincu. Lorsque nous avons rencontré le Che pour la première fois, c'était déjà un révolutionnaire formé. »
Che en Fidel in de gevangenis in Mexico
Le 24 juin 1956, Che Guevara est arrêté par la police mexicaine, en même temps que des camarades cubains. Le 3 juillet, l'agence de presse UPI annonce: « Le médecin argentin Guevara va être déporté vers son pays d'origine, du fait de sa participation présumée à la conjuration avortée contre le gouvernement cubain de Fulgencio Batista. »L'ancien président du Mexique, Lázaro Cárdenas, intervient afin de défendre les révolutionnaires cubains. Fin juillet, les derniers, parmi lesquels Che Guevara, sont libérés. Désormais, c'est dans la clandestinité qu'ils poursuivent leurs activités révolutionnaires.25 novembre 1956. Le yacht Granma, avec 82 hommes à bord, quitte le Mexique par l'embouchure du fleuve Tuxpán. C'est une nuit de tempête. Le Che fait partie de la direction de l'expédition. Le 2 décembre, après que le yacht surchargé d'hommes eut tourné en rond pendant plusieurs jours dans une tempête effroyable, ils accostent à Los Cayelos, sur la côte orientale de Cuba.
Leur arrivée est découverte et on les pourchasse. Le groupe éclate. Le 5 décembre, à Alegría del Pino, Che Guevara tombe dans une embuscade. Avec l'aide des autres, il peut s'enfuir dans les cannes à sucre. Dans ces circonstances, le Che a dû faire le choix entre sa tache comme médecin ou son devoir comme soldat révolutionnaire. Pour fuir, il doit choisir entre un sac à dos rempli de médicaments et une caisse de balles. II est impossible de les emporter tous les deux. Le Che prend la caisse de balles et se hâte de disparaître dans les cannes à sucre. Le 21 décembre, le groupe du Che atteint enfin la plantation de café où Fidel l'attend déjà depuis quelques jours.
Le 17 janvier 1957, ils attaquent la caserne de La Plata. Le Che: « La Plata a été notre première victoire. Pour tout le monde, il était clair que I'Armée Rebelle existait et qu'elle était prête pour la lutte. Pour nous, c'était la confirmation des chances de victoire finale. » Les embuscades et les combats s'intensifient en nombre. L'armée se livre à des bombardements.
En avril, il organise sur ordre de Fidel des contacts de plus en plus étendus avec les paysans afin de créer des bases de soutien à travers le territoire. Des années plus tard, le Che décrira: « La guérilla et les paysans se sont progressivement unifiés, sans que l'on puisse dire quand cette véritable unité s'est vraiment accomplie. Je sais seulement que ces contacts avec les paysans des montagnes ont fait rapidement basculer la décision spontanée dans une relation sereine et sérieuse. Ces habitants honnêtes et opprimés de la Sierra Maestra n'ont jamais su quel rôle important ils ont joué dans la formation de notre idéologie révolutionnaire. » (2)
En juillet, le Che commence l'alphabétisation de Joel et d'Israel, ainsi que d'autres guérilleros. Les autres aussi sont organisés en cercles d'étude, sur l'histoire de Cuba, sur les caractéristiques de l'année de la tyrannie et sur l'importance de la lutte armée. Le 21 juillet, Fidel nomme le Che au grade de commandant. A ce sujet, le Che écrit: « De façon très informelle, j'ai été nommé commandant de la seconde colonne de l'armée de guérilla. (...) Ce jour-là, la dose de vanité que chacun porte en soi a fait de moi l'homme le plus fier du monde. »
Le 18 février 1958 commencent les premières véritables émissions de Radio Rebelde. A propos de ces premières expériences, le Che fait le commentaire suivant: « Les seuls auditeurs que nous avions à l'époque étaient Pelencho, un paysan dont la cabane se trouvait sur une déclivité exactement en face de notre émetteur, et Fidel, qui était en visite à notre camp en préparation de l'attaque contre Pino de Agua. » A ce sujet, le journal Tiempo, à La Havane, écrit: « Des groupes de rebelles, sous la direction d'un agent communiste international, connu sous le nom de Che Guevara, et un des lieutenants de Fidel Castro dans la Sierra Maestra, ont lancé une attaque surprise contre la caserne de Pino de Agua. »
Au cours du ce même mois de février, le Che est interviewé devant les micros de Radio El Mundo de Buenos Aires: « Je suis tout simplement venu ici parce que je pense que la seule manière de libérer l'Amérique des dictateurs consiste à les battre. Je veux donner toute l'aide possible pour les faire tomber, et le plus vite sera le mieux. » Ne craignez-vous pas que votre intervention soit cataloguée d'ingérence étrangère ?
« Pour commencer, je ne considère pas la seule Argentine comme ma patrie, mais toute l’Amérique. Sur ce plan, je m’en réfère à des exemples comme Martí, et c'est précisément sur sa terre natale que je veux concrétiser sa doctrine. En outre, on peut quand même difficilement appeler cela une ingérence lorsque je veux me donner personnellement et totalement - en allant jusqu'à donner mon sang - à une cause qui me semble juste et qui est totalement celle du peuple. Un peuple qui veut se libérer d'une tyrannie qui elle-même acclama sérieusement l'ingérence armée d'une puissance étrangère - des avions, des armes et des conseillers militaires. Jusqu'à présent, il n'est pas un seul pays qui ait dénoncé cette ingérence nord-américaine dans les affaires cubaines, pas un seul journal qui n'accuse les Yankees d'aider Batista à massacrer son peuple. »
Les 24 et 25 mai, les troupes dictatoriales attaquent deux mines dans la Sierra Maestra. C'est le début d'une grande offensive. Avec sa colonne, le Che participe à la défense du bastion de l'Armée Rebelle dans la Sierra Maestra. Les troupes ennemies font irruption le 19 juin en différents points de la Sierra Maestra et menacent de progresser. En outre, elles occupent les lignes de ravitaillement et de communication. Au cours des jours qui suivent, le Che participe à une contre-attaque qui se solde par une défaite de l'ennemi, une force militaire de plus de 10.000 hommes.
Le 21 août, Fidel écrit: « La mission d'accompagner une colonne à partir de la Sierra Maestra jusqu'à la province de 'Las Villas', et là, d'opérer selon le plan stratégique de l'Armée Rebelle, est confiée au commandant Ernesto Che Guevara. (...) Il est également nommé chef de toutes les unités du MR-26 Julio qui opèrent dans cette province, tant dans les villes qu'à la campagne. (...) La huitième colonne aura comme but stratégique de harceler sans cesse l'ennemi au centre de Cuba et d'intercepter les mouvements au sol des troupes ennemies de l'Ouest vers l'Est jusqu'à ce qu'ils soient complètement paralysés. »Le Che dirige ses troupes à travers le Cuba central, en direction de Santa Clara. Au cours d'actions qui ont lieu en novembre-décembre, le Che réorganise et unifie les troupes de guérilla. II lance le projet de réforme agraire dans la Sierra libérée d'Escambray.
Les services de renseignements révolutionnaires tiennent le Che au courant des préparatifs d'un train blindé. II savait que ce dernier devait être tracté par deux locomotives et qu'il compterait 19 wagons. A l'intérieur, on avait installé des lance-grenades, des mortiers et des mitrailleuses, une abondance de munitions et quatre cents soldats. Che ordonne de poursuivre le dynamitage systématique des ponts et de toutes les autres liaisons. Le 16 décembre, le pont qui enjambe la rivière Falcon, sur la Route Centrale, saute, et de ce fait, désormais, toutes les villes situées à I’est de Santa Clara sont hors d'atteinte à partir de Cuba.Le 28 décembre, accompagné de ses troupes, il arrive dans les parages de l'université de Santa Clara. Le Che installe un poste de commandement et improvise une clinique dans la faculté de pédagogie. A 8h35, les forces aériennes bombardent les quartiers extérieurs et mitraillent tout ce qui se trouve à la ronde. Une bombe pulvérise la maternité et détruit huit maisons. Les forces de combat de Batista se composent de 3000 hommes couverts par le train blindé, des chars et des avions de combat. Les bombardements se poursuivent. Sur la radio, le Che adresse un message à la population et lui demande de collaborer avec les rebelles. Le lendemain, dès l'aube, il fait démolir la voie de chemin de fer et ses troupes entrent en ville. A 15 heures, le train blindé entame sa manoeuvre de recul et finit par dérailler sur la voie déboulonnée. Quelques heures plus tard, les militaires complètement désemparés se rendent à la guérilla.
La presse internationale avait annoncé au monde que le Che avait été tué au combat. En guise de démenti, Radio Rebelde avait annoncé: « Dernière nouvelle de la plus grande importance! Grande victoire de la huitième colonne de Las Villas. Des troupes sous la direction de Che Guevara se sont emparées d'un train blindé, et trois cents soldats avec leur équipement complet ont été faits prisonniers en même temps que deux wagons chargés de dynamite et d'un nombre incalculable d'armes. Afin de rassurer les membres des familles en Amérique du Sud et parmi la population cubaine, nous assurons qu'Ernesto Che Guevara est en vie et qu'il continue à combattre sur la ligne de front, à partir de laquelle il ne va pas tarder à s'emparer de la ville de Santa Clara qui est assiégée depuis plusieurs jours déjà. »

Sa vie, ses combats/5 ieme partie: années des débuts de la révolution (1959-1964)

Pendant les premières années après la prise du pouvoir, le Che occupe plusieurs hautes fonctions: il est président de la Banque nationale, devient ministre de l’industrie et il fait le tour du monde en tant qu’ambassadeur de la révolution. Il se remarie avec Aleida March et ensemble, ils auront quatre enfants.

Dès l'aube de la nouvelle année 1959, le dictateur Fulgencio Batista Zaldivar s'enfuit du pays. En guise de reconnaissance, le 9 février 1959 , Che reçoit la nationalité cubaine. II se remarie avec Aleida Guevara, qu'il a rencontrée durant la campagne de Santa Clara. Le couple aura quatre enfants: Ernesto, Aleida, Camilo et Celia.
De juin à août, il voyage à la tête d'une délégation officiele, se rendant dans les Émirats Arabes Unis et en Egypte où il rencontre Nasser. Le voyage se poursuit en Inde, en Thaïlande, au Japon, en Indonésie et au Pakistan; au retour, ils passent par l'Europe de l'Est et l'Europe occidentale pour finir par le Maroc. A son retour, Che explique qu'il a surtout été surpris par la grande sympathie suscitée par la révolution cubaine partout dans le monde. Outre ses fonctions diplomatiques, Che assume également celles de directeur de la Banque Nationale et de ministre de l'Industrie.
Le 17 octobre, le Che s'adresse aux étudiants universitaires : « (…) entrer en contact avec le peuple, non pour l'aider avec ses connaissances ou quoi que ce soit - comme le ferait une dame de l'aristocratie en refilant une petite pièce à des mendiants -, mais pour faire partie des forces révolutionnaires qui dirigent Cuba aujourd'hui; pour vous mettre sur les épaules la mise en œuvre pratique de la révolution et pour ainsi, en même temps acquérir une expérience peut-être encore beaucoup plus importante que toutes les choses pourtant intéressantes que vous apprenez aux cours. » Le 23 novembre, il dirige la première « journée de travail volontaire » à Cuba.
A la fin de 1960, les États-Unis instaurent un embargo commercial total à l'encontre de Cuba. Le Che dirige une délégation officielle cubaine au cours d'un périple effectué dans différents États socialistes de l'Union soviétique et de l'Europe de l'Est à la Chine et à la Corée du Nord. De là, retour en Union soviétique, en Allemagne de l'Est et en Tchécoslovaquie. Au début de l'année 1961, les États-Unis rompent toutes relations diplomatiques avec Cuba.
17 janvier 1961. Au Congo, le Premier ministre nationaliste Patrice Lumumba est assassiné sur ordre des Etats-Unis et de la Belgique.
Le 15 avril, les aéroports de Cuba sont bombardés par des avions américains. Le 17 avril a lieu l'invasion de la Baie des Cochons qui se terminera en débâcle pour les États-Unis. 1.500 mercenaires de la CIA envahissent Cuba, soutenus par la flotte et par la force aérienne nord-américaines. Leur but: déclencher une rébellion populaire. Mais au cours de 72 heures, ils sont complètement battus par le peuple cubain.
17 mai 1964. Confronté à de nouvelles actions de sabotage de l'impérialisme dans un port situé au sud, le Che déclare: « Nous avons rendez-vous avec l'histoire, et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d'être effrayés ! Nous devons garder le même enthousiasme et la même foi. Construire des usines de la main gauche, et brandir le fusil de la droite, et des deux talons, écraser les vers. »
En août, le Che parle de la situation au Congo: « Ce qui se passe en Afrique, où il y a deux ans à peine le Premier ministre du Congo a été assassiné et écartelé, c'étaient les monopoles nord-américains qui s'installaient, et la lutte pour la possession du Congo a donc été déclenchée. Pourquoi ? Parce que dans le sous-sol du Congo, il y a du cuivre et des minerais radioactifs. C'est pourquoi on a assassiné un dirigeant populaire qui avait eu la naïveté de croire en la justice sans tenir compte du fait que le droit est chassé par la force. C'est ainsi qu'il est devenu un martyr de son peuple. »
Et en novembre: « Aujourd'hui se déroule dans le lointain - mais en même temps très proche - au Congo, une histoire que nous devons suivre et qui peut nous servir de leçon. Hier, les paras belges ont occupé Stanleyville, ils s'y sont livrés à des massacres et leur point d'orgue a été de faire sauter la statue de Lumumba - c'était la raison de ces massacres. »
Deux semaines plus tard, le Che parle lors de l'assemblée générale des Nations Unies à New York. II dénonce en termes particulièrement forts le rôle des Nations Unies dans l'assassinat de Lumumba et dans l'installation au pouvoir de Moïse Tshombe en tant que président congolais, sans que l'on tienne compte que ce même homme, grâce à l'aide belge, avait tenté de séparer la province du Katanga du reste de la nation congolaise. « Tous les gens libres du monde entier doivent se déclarer prêts à venger le crime perpétré au Congo. »

Sa vie, ses combats/6 ieme partie: mission au Congo (1965)

En avril 1965, le Che part clandestinement avec une mission importante au Congo, à la demande des rebelles de l’est du pays. Après sept mois, il renonce à l’opération étant donné que les conditions ne sont pas réunies pour une guérilla réussie.
A la nouvelle année de 1965, le Che arrive à Brazzaville et entame un voyage officiel en Afrique. De retour à Cuba, il convoque une réunion secrète composée d'une centaine de camarades qui ont une grande expérience du combat. Ce sont les futurs participants à la mission internationaliste au Congo. Le 11 février, il débarque à Dar Es-Salaam en même temps que différents dirigeants révolutionnaires africains qui demandent à Cuba des armes, des entraînements et une aide financière. II y rencontre également Laurent-Désiré Kabila et son état-major général. Ils sont bien d'accord sur une chose, c'est que le principal ennemi de l'Afrique n'est autre que l'impérialisme nord-américain. A la question de Kabila qui demande de pouvoir entraîner des guérilleros à Cuba, le Che répond par la négative et lui explique les avantages qu'il y a à entraîner ses propres troupes sur leur propre terrain..
Le 31 mars, le Che rédige sa lettre d'adieu à Fidel. Tu la trouve à la fin de cet article. Peu de temps après. Che se rend clandestinement au Congo, via la Tanzanie, avec une colonne de révolutionnaires cubains. Les États-Unis déforment le fait que le Che n'apparaît plus en public afin de répandre le bruit selon lequel il aurait été liquidé par Fidel suite à de graves conflits idéologiques parmi les hautes instances cubaines. Cette information est largement diffusée par les média occidentaux et malheureusement aussi reprise par certaines organisations progressistes.
Le 24 avril le Che arrive à proximité du port de Kigoma, sur la rive du lac Tanganyika. Quatorze Cubains débarquent. De là, le Che se dirige sur Kibmamba, au Congo. Le 9 mai, il réussit à établir le contact avec le premier groupe de guérilleros. II leur explique qu'il est venu pour assurer des formations en matière de guérilla, suite à la demande adressée à Fidel Castro par Gaston Soumaliot et Laurent-Désiré Kabila. II désire combattre à leurs côtés dans les opérations qu'ils mettront sur pied. Che est le numéro 3, ou Tatu. Il a la direction de la colonne cubaine. II lance une école de guerre qui s'appellera La Base.
Le 23 mai, il rencontre Benoît Mitudidi avec qui il discute de la situation militaire. Mitudidi entame le travail de structuration des combattants congolais. Le 7 juin, la nouvelle parvient au Che que Mitudidi s'est noyé. Ca compliquait la unification des deus fronts de guérilla.
Le 7 juillet, le Che rencontre Laurent-Désiré Kabila, qui lui promet de l'accompagner au cours d'une visite des différents fronts de l'intérieur du pays. Cependant, Kabila part pour Kigoma, et les visites sont reportées.
A l’occasion de la réunion du Comité central du Parti communiste de Cuba du 3 octobre, Fidel lit la lettre d’adieu du Che, qu’il a écrite au moment de son départ au Congo (d’où il continuera pour la Bolivie). A l’origine, le but était de ne pas divulguer cette lettre, pour ne pas compromettre les missions. Mais en raison des rumeurs persistantes, il n’y avait plus d’autre choix que de lire la lettre.
En novembre, la situation sur plusieurs fronts s’avère tellement confuse que de plus en plus de guérilleros abandonnent la lutte. Che conclut que les conditions pour la révolution ne sont pas présentes. Au Congo il n’y a pas de exploitation outrancière comme on le trouve dans les grandes plantations d'Amérique latine. En plus il y a peu de discipline parmi les rebelles et la direction est (encore) trop faible. Après délibération avec les Congolais Che et ses compagnons de lutte décident de se retirer. La mission a duré sept mois, au cours de laquelle les Cubains ont participé à plus de 50 opérations.
En décembre, le Che fait route en secret vers le bloc de l'Est et ensuite, en juillet 1966, il rentre à La Havane, toujours dans le plus grand secret, pour y préparer une nouvelle mission en Bolivie, en accord avec Fidel Castro.
Pour ses adieux définitifs en octobre, ils décident tous deux de monter un canular. Fidel a invité les dirigeants les plus importants du Parti à un repas au cours duquel sera présent un invité étranger. Cet invité n'est autre, en fait, que le Che déguisé. Toute la soirée, le Che a donc mangé et conversé en compagnie de ses amis les plus intimes sans que ceux-ci le reconnaissent !
Lettre d'adieu du Che à Fidel Castro

La Havane Année de l'Agriculture (1965) Fidel, Je me souviens en ce moment de tant de choses : du jour où j'ai fait ta connaissance chez Maria Antonia, où tu m'as proposé de venir et de toute la tension qui entourait les préparatifs. Un jour, on nous demanda qui devait être prévenu en cas de décès, et la possibilité réelle de la mort nous frappa tous profondément. Par la suite, nous avons appris que cela était vrai et que dans une révolution il faut vaincre ou mourir (si elle est véritable). De nombreux camarades sont tombés sur le chemin de la victoire. Aujourd'hui, tout a un ton moins dramatique, parce que nous somme plus mûrs ; mais les faits se répètent. J'ai l'impression d'avoir accompli la part de mon devoir qui me liait à la Révolution cubaine sur son territoire, et je prends congé de toi, des compagnons, de ton peuple qui est maintenant aussi le mien. Je démissionne formellement de mes fonctions à la Direction du Parti, de mon poste de ministre, je renonce à mon grade de commandant et à ma nationalité cubaine. Rien de légal ne me lie plus aujourd'hui à Cuba en dehors de liens d'une autre nature qu'on n'annule pas comme des titres ou des grades. En passant ma vie en revue, je crois avoir travaillé avec suffisamment d'honnêteté et de dévouement à la consolidation du triomphe révolutionnaire. Si j'ai commis une faute de quelque gravité, c'est de ne pas avoir eu plus confiance en toi dès les premiers moments dans la Sierra Maestria et de ne pas avoir su discerner plus rapidement tes qualités de dirigeant d'hommes et de révolutionnaire. J'ai vécu des jours magnifiques et j'ai éprouvé à tes côtés la fierté d'appartenir à notre peuple en ces journées lumineuses et tristes de la Crise des Caraïbes. Rarement, un chef d'Etat fut aussi brillant dans de telles circonstances, et je me félicite aussi de t'avoir suivi sans hésiter, d'avoir partagé ta façon de penser, de voir et d'apprécier les dangers et les principes. D'autres terres du monde réclament le concours de mes modestes efforts. Je peux faire ce qui t'est refusé, en raison de tes responsabilités à la tête de Cuba et l'heure est venue de nous séparer. Je veux que tu saches que je le fais avec un mélange de joie et de douleur; je laisse ici les plus pures de mes espérances de constructeur et les plus chers de tous les êtres que j'aime...et je laisse un peuple qui m'a adopté comme un fils. J'en éprouve un déchirement. Sur les nouveaux champs de bataille je porterai en moi la foi que tu m'as inculquée, l'esprit révolutionnaire de mon peuple, le sentiment d'accomplir le plus sacré des devoirs : lutter contre l'impérialisme où qu'il soit ; ceci me réconforte et guérit les plus profondes blessures. Je répète une fois encore que je délivre Cuba de toute responsabilité, sauf de celle qui émane de son exemple. Si un jour, sous d'autres cieux, survient pour moi l'heure décisive, ma dernière pensée sera pour ce peuple et plus particulièrement pour toi. Je te remercie pour tes enseignements et ton exemple ; j'essaierai d'y rester fidèle jusqu'au bout de mes actes. J'ai toujours été en accord total avec la politique extérieure de notre Révolution et je le reste encore. Partout où je me trouverai, je sentirai toujours peser sur moi la responsabilité d'être un révolutionnaire cubain, et je me comporterai comme tel. Je ne laisse aucun bien matériel à mes enfants et à ma femme, et je ne le regrette pas ; au contraire, je suis heureux qu'il en soit ainsi. Je ne demande rien pour eux, car je sais que l'Etat leur donnera ce qu'il faut pour vivre et s'instruire. J'aurais encore beaucoup à te dire, à toi et à notre peuple, mais je sens que c'est inutile, car les mots ne peuvent exprimer ce que je voudrais, et ce n'est pas la peine de noircir du papier en vain. Jusqu'à la victoire, toujours. La Patrie ou la Mort ! Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire Che

Sa vie, ses combats/7 ieme partie: la Bolivie (1966-1667)

Après la mission au Congo, il reste dans la clandestinité et il se prépare à la guérilla en Bolivie où il arrive en novembre 1966. Mais dès le début, cela prend une mauvaise allure. Les rebelles sont traqués pendant des mois. Le 8 octobre (1967) a lieu le combat final : le Che est arrêté et exécuté.
Après être passé par Moscou, Prague et Vienne, il se rend en Bolivie via le Brésil. II débarque le 3 novembre 1966. A la fin du mois, il note dans son journal : « Tout s'est bien passé. Je suis bien arrivé, et la moitié des gens (c'est-à-dire des Cubains) sont bien arrivés aussi, quoiqu'avec un certain retard. (...) Les perspectives s'annoncent favorables dans cette région éloignée où nous pourrons peut-être bien demeurer assez longtemps. A partir de maintenant, le planning est le suivant: attendre le reste des effectifs, développer le nombre des Boliviens jusqu'à ce qu'ils soient une vingtaine et ensuite, commencer les opérations. Nous devons encore attendre la réaction de Monje (le dirigeant du PC de Bolivie) ainsi que celle des gens de (Moïse) Guavara (dirigeant des mineurs). » Le Che et son groupe commencent la guérilla dans le village de Ñacahuasu.
Au début 1967, il s'avère toutefois que Monje ne respecte pas les conventions et qu'il va même s'employer contre le mouvement de guérilla. Ceci intensifie les difficultés de recrutement de nouveaux combattants boliviens.

En mars, l'analyse est la suivante: « Ce mois a été riche en incidents, mais l'ensemble se présente de la manière suivante: Phase de consolidation et d'épuration de la guérilla, lenteur du développement ultérieur avec quelques éléments qui sont venus de Cuba - et qui ne s'en tirent pas mal - et des éléments du groupe de (Moïse) Guevara qui dans l'ensemble se sont avérés très faibles (deux déserteurs, un ‘bavard’ que nous tenons prisonnier, trois blessés et deux chiffes molles). Maintenant, nous arrivons à la phase de début des actions, avec une attaque précise et spectaculaire. Nous devons nous mettre en route plus rapidement que je ne l'avais souhaité, et avec le poids mort, en outre, de quatre dénonciateurs possibles. La situation n'est pas très bonne mais on est à la phase initiale d'une nouvelle étape de mise à l'épreuve de la guérilla et qui lui fera du bien si elle s'en tire avec succès. Actuellement, la guérilla est composé de vingt-neuf Boliviens, de seize Cubains et de trois Péruviens. »Au cours des mois qui suivent, le Che et ses hommes se trouvent confrontés à des problèmes de plus en plus sérieux de communication avec La Paz et Cuba, et de ce fait, ils finissent par devoir opérer dans un isolement complet. Les rapports avec la population paysanne sont beaucoup plus difficiles qu'on ne le pensait. A ce propos, le Che écrit en juin: « Les paysans se tiennent toujours à l'écart. C'est un cercle vicieux: pour les attirer, nous devons pouvoir mener des actions plus nombreuses dans les territoires peuplés, mais pour ce faire, nous avons besoin de plus d'effectifs. (...) L'armée n'est nulle part dans ses tâches militaires, mais elle fait un travail dangereux avec les paysans et nous ne pouvons pas la laisser faire impunément. Sinon, tous les paysans vont se transformer en dénonciateurs, par peur ou parce que l'armée leur ment à propos de nos buts. »
Entre-temps, les États-Unis livrent de plus en plus d'armes et de conseillers militaires à l'armée bolivienne. Le pays est de plus en plus ravagé par des grèves et la renommée des effectifs du Che ne cesse de croître de jour en jour dans la presse bolivienne aussi bien que mondiale: « Sur le plan politique, le plus important, c'est que la déclaration officielle du gouvernement mentionne que je me trouve effectivement bien en Bolivie et que je n'ai donc pas été assassiné à Cuba. On ajoute que l'armée est aux prises avec des guérilleros parfaitement entraînés, parmi lesquels des Viêt-Cong, ceux-là même qui avaient battu les marines américains les mieux entraînés. »Au mois de septembre, la guérilla se retrouve encore plus isolée et elle subit de lourdes pertes au cours d'une embuscade tendue par l'armée. Le 8 octobre, dans le petit village de La Higuera, le Che et deux de ses camarades tombent aux mains de l'armée. Un colonel bolivien et un Cubain qui travaille pour la CIA se rendent sur place en hélicoptère. Sur l'ordre des hautes instances, on décide d'exécuter immédiatement le Che et ses deux camarades Willy Cuba et Juan Pablo Chang. Un soldat bolivien accomplit la sale besogne les yeux fermés. Nous sommes le 9 octobre 1967, 13h10.
Alors que des magnats de la presse internationale offrent jusque 125.000 dollars pour le journal du Che, les révolutionnaires boliviens s'arrangent pour que des copies de ce même journal arrivent à Cuba, toujours la même année. C'est de cette façon que l'on fait capoter le plan de la CIA qui voulait se livrer à de la propagande anticommuniste en publiant des falsifications de la version originale. Le premier juillet 1968, le journal est publié à Cuba et diffusé gratuitement. Le contenu provoque un scandale international, à propos de la manière dont la Bolivie et les États-Unis traitent leurs prisonniers de guerre. Depuis lors l'exemple de Che inspire des centaines de milliers de jeunes partout dans le monde.

A méditer:Discours intitulé ‘Le médecin révolutionnaire’,

19 août 1960.

« Je voulais atteindre quelque chose, devenir un chercheur célèbre, tout mettre en œuvre pour réaliser quelque chose de valable pour l'humanité; je voulais le faire de moi-même. J'étais - comme nous le sommes tous - un enfant de la classe moyenne. » (1)

« De par mes nombreux voyages à travers le continent - sauf à Haïti et en République Dominicaine, je suis passé par tous les pays – je suis entré en contact direct avec la misère, la faim et les maladies, avec l'impossibilité de les guérir vu le manque de moyens, avec le fatalisme que provoquent la faim et les revers incessants chez les gens, (...) et j'ai commencé à voir que, se ranger du côte de ces gens était au moins aussi important que de devenir un chercheur renommé ou de fournir une contribution substantielle à la science médicale. » (1)

« Grâce à mon expérience au Guatemala,
suite à l'agression des États-Unis, je suis devenu conscient de ce qu'il existait une condition importante pour pouvoir devenir un médecin révolutionnaire, et il s'agissait de la révolution. Les efforts isolés, individuels, les purs idéaux; (…) ne servent à rien dans des pays où le gouvernement et les rapports sociaux rendenttoute possibilité de changement impossible. »
(1)

La révolution n'est pas une pomme qui tombe de l'arbre lorsqu'elle est mure. ll faut la faire tomber. Et c'était précisement cela notre rôle historique... celui de Fidel surtout. » (1)

« Nous sommes la pierre angulaire de la liberté en Amérique latine. » (1)

Je crois en une lutte armée
comme unique solution pour les peuples qui luttent pour se libérer,
et je suis cohérent avec mes croyances. Beaucoup me traiteront d'aventurier, et j'en suis un, mais d'un genre différent de ceux qui risquent leur vie pour défendre leurs vérités. » (1)

« Les Américains s'intéressent de près au problème de la guérilla. Ils ont écrit des choses très intéressantes à ce sujet. Ils ont compris qu'une guérilla est extrêmement difficile à maîtriser si elle n'est pas liquidée dès son apparition. » (1)

(1) Discours intitulé ‘Le médecin révolutionnaire’, 19 août 1960.

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